Contraception d’urgence : comment ça marche ?

Un préservatif qui se déchire ou une pilule oubliée ? Après un rapport sexuel mal ou non protégé, il existe la contraception d’urgence. C’est une méthode de « rattrapage » face à une situation à risque de grossesse. Deux types de contraception d’urgence existent : la pilule d’urgence hormonale ou le dispositif intra-utérin (DIU, aussi appelé « stérilet ») au cuivre.

Les points à retenir

  • La contraception d’urgence hormonale (appelée aussi « pilule d’urgence » ou « pilule du lendemain ») se présente sous la forme d’un comprimé unique à prendre le plus tôt possible après le rapport à risque et jusqu’à cinq jours après le rapport sexuel.
  • Le DIU (dispositif intra-utérin) au cuivre (appelé aussi « stérilet ») peut être posé jusqu’à cinq jours après le rapport sexuel non ou mal protégé pour bloquer la fécondation et peut ensuite servir de moyen de contraception pendant cinq ans.

Pilule d’urgence et contraception d’urgence hormonale

La contraception d’urgence hormonale : quand la prendre ?

Vous pouvez utiliser une d’urgence si vous faites face à l’une de ces situations :

  • rupture ou absence de préservatif ;
  • oubli de pilule ;
  • vomissements et diarrhées après la prise du comprimé contraceptif ;
  • décollement du patch ;
  • expulsion de l’anneau vaginal ;
  • autre accident de méthode contraceptive ;
  • absence de contraception lors du rapport.

Pour une prise de contraception d’urgence hormonale, ne tardez pas. Plus elle est prise rapidement, plus elle est efficace ! Elle peut être prise jusqu’à cinq jours, soit 120 heures suivant le rapport à risque. 

Contraception d’urgence hormonale : comment ça fonctionne ?

L’ de synthèse ( ou ) présente dans la d’urgence retarde l’. Si l’ovulation a déjà eu lieu, l’effet principal recherché en utilisant la contraception d’urgence ne fonctionnera pas. Plus la pilule d'urgence est prise vite, moins il y a de risque que l’ovulation se déclenche. En retardant l’ovulation, la contraception d’urgence empêche la rencontre entre l’ et le déjà présent dans l’appareil génital féminin. Les spermatozoïdes survivent cinq jours.

L’utilisation de la pilule d’urgence n’est donc pas une méthode abortive. 

Même si l’ovulation est retardée, elle aura lieu. Il est donc possible de tomber enceinte au cours du même cycle. Continuer sa contraception et utiliser des préservatifs jusqu’aux prochaines sont donc indispensables pour éviter tout risque de grossesse non prévue. 

Bon à savoir : la contraception d’urgence hormonale ne protège pas des infections sexuellement transmissibles (). Si vous n’avez pas fait de test avec votre partenaire :

  • consultez un professionnel de santé ;
  • rendez-vous dans un centre spécialisé, au ou dans un .

Contraception d’urgence hormonale : comment l’utiliser ?

La contraception d’urgence hormonale se présente sous la forme d’un comprimé unique. Il en existe deux types, avec des délais d’efficacité différents : celui au lévonorgestrel et celui à l’ulipristal acétate.

  • La pilule au lévonorgestrel : à prendre jusqu’à 72 heures (trois jours) après un rapport sexuel non ou mal protégé. Le lévonorgestrel est le nom de l’hormone de synthèse. Le nom de la qui contient cette hormone a plusieurs noms selon le fabricant.
  • La pilule à l’ulipristal acétate : à prendre jusqu’à 120 heures (cinq jours) après un rapport sexuel non ou mal protégé. L’ulipristal acétate est, là aussi, le nom de l’hormone de synthèse. 

Bon à savoir : en cas de vomissements dans les trois heures suivant la prise du comprimé ou en cas de diarrhées dans les dix heures, il faut reprendre une contraception d’urgence.

Contraception d’urgence hormonale : c’est efficace ? 

Il faut prendre le comprimé le plus tôt possible après le rapport à risque. Plus la contraception d’urgence est prise rapidement, plus elle est efficace. Son efficacité diminue avec le temps. 
L’efficacité de la contraception d’urgence hormonale n’est pas de 100 %. Moins on attend pour la prendre, moins il y a de risque que l’ovulation ait eu lieu et donc qu’il y ait une fécondation.

Contraception d’urgence hormonale : qu’est-ce qui peut diminuer son efficacité ?

  • Des vomissements ou de fortes diarrhées dans les trois heures après la prise de la contraception d’urgence peuvent diminuer son efficacité.
  • Prendre certains médicaments, comme ceux permettant de traiter l'épilepsie, la tuberculose ou le VIH, peut diminuer l’efficacité de la pilule d’urgence. Si vous prenez ces traitements, discutez-en avec un professionnel de santé.
  • Prendre deux comprimés deux fois dans le même cycle, c’est-à-dire entre deux périodes de règles peut diminuer l’efficacité de la pilule d’urgence.

Contraception d’urgence hormonale : c’est quoi les inconvénients ?

Après la prise de la contraception d’urgence hormonale, on peut ressentir certains effets secondaires. 
Ces effets secondaires peuvent être :

  • nausées ;
  • maux de tête ;
  • douleurs abdominales ;
  • pertes légères de sang ;
  • retard ou avance de règles ;
  • tension dans les seins ;
  • troubles de l’humeur.

Ces potentiels effets secondaires sont le plus souvent d’intensité modérée et disparaissent la plupart du temps sous 48 heures. 

Contraception d’urgence hormonale : qui peut l’utiliser ?

La hormonale peut être utilisée sans danger par la majorité des personnes, majeures ou mineures. Le lévonorgestrel et l’ulipristal acétate sont déconseillés :

  • en cas d’allaitement. Il faut respecter un délai de quelques heures à quelques jours entre la prise du comprimé et la prochaine tétée. Ces délais sont indiqués sur la notice du comprimé ;
  • en cas d’intolérance au galactose, car les comprimés contiennent du lactose monohydraté.

L’ulipristal acétate n’est pas recommandé en cas d’insuffisance hépatique (foie) sévère ou d’asthme sévère insuffisamment contrôlé.
Un professionnel de santé peut vous renseigner sur les contre-indications et les particularités d’utilisation.

Contraception d’urgence hormonale : comment se la procurer et à quel prix ?

La contraception d’urgence hormonale est accessible pour toutes et tous, que l’on soit une femme, un homme ou un homme souhaitant s’en procurer pour sa partenaire. Selon les lieux et votre âge, vous pouvez vous la faire délivrer gratuitement ou vous la faire délivrer en pharmacie sans ordonnance, et elle est prise en charge à 100%, sans avance de frais.

Pour les mineures

La contraception d’urgence hormonale est :

  • anonyme ;
  • gratuite ;
  • sans ordonnance en pharmacie, à l’infirmerie scolaire, dans les centres de santé sexuelle et dans les Centres gratuits d’information, de et de diagnostic (CeGIDD).

Pour obtenir la contraception hormonale d'urgence anonymement et gratuitement, il n'est pas nécessaire de prouver que vous avez moins de 18 ans, de présenter votre carte vitale ou votre carte nationale d'identité en pharmacie. Une simple déclaration orale au pharmacien suffit.

Pour les étudiants (majeurs ou mineurs)

La contraception d’urgence hormonale est :

  • anonyme ;
  • et gratuite dans les services de santé étudiante (SSE).
Pour les 18 ans et plus

La contraception d’urgence est disponible :

  • sans ordonnance en pharmacie ; elle est remboursée à 100 % par l’Assurance Maladie sur présentation de la carte vitale ou carte d'AME ou d'une attestation de droits.
  • gratuitement dans les centres de santé sexuelle, dans les Centres gratuits d'information, de dépistage et de diagnostic (CeGIDD).
Pour les 18 ans et plus sans couverture sociale

La contraception d’urgence est ​​gratuite et sans ordonnance dans les centres de santé sexuelle et les CeGIDD.

Contraception d’urgence hormonale : faut-il poursuivre sa contraception habituelle ? 

La prise d’une contraception d’urgence ne protège pas des grossesses imprévues lors des rapports sexuels suivants ! Il est donc recommandé de poursuivre sa contraception habituelle et d’utiliser des préservatifs jusqu’aux prochaines règles.

Contraception d’urgence hormonale : ça protège combien de temps ? 

La contraception d’urgence hormonale ne protège que du rapport qui a eu lieu juste avant la prise du comprimé. Elle retarde l’ovulation, mais ne l’empêche pas.
Tous les rapports sexuels après la prise du comprimé ne sont pas protégés. Il y a donc un risque de grossesse. Pour se protéger, il est nécessaire de continuer votre contraception habituelle et d’utiliser des préservatifs jusqu’aux prochaines règles.

Contraception d’urgence hormonale : comment vérifier que la prise de la pilule d’urgence a fonctionné ? 

Il est conseillé de faire un deux à trois semaines après la prise de la contraception d’urgence pour vérifier qu’il n’y a pas de grossesse, même si des saignements ont eu lieu après la prise du comprimé.

Contraception d’urgence hormonale : et si je suis déjà enceinte ?

  • Il n’y a pas de risque de stérilité ni d’augmentation du risque de fausse couche spontanée ou de grossesse extra-utérine après la prise d’une contraception d’urgence hormonale.
  • Si vous avez pris une contraception d’urgence à base de lévonorgestrel et que vous constatez que vous étiez déjà enceinte, il n’y a pas de risque de malformation du fœtus.

En cas de doute ou d’effets secondaires importants, consultez votre professionnel de santé.

La contraception d’urgence n’est pas un avortement.
Il ne faut pas confondre la contraception d’urgence hormonale avec les médicaments prescrits pour déclencher un avortement. La contraception d’urgence bloque la fécondation, mais n’interrompt pas une grossesse.

La pose de DIU (dispositif intra-utérin appelé aussi « stérilet ») au cuivre

DIU au cuivre en urgence : dans quelles situations le poser ?

Vous pouvez utiliser une contraception d’urgence si vous faites face à l’une de ces situations :

  • rupture ou absence de préservatif ;
  • oubli de pilule ;
  • vomissements et diarrhées après la prise du comprimé contraceptif ;
  • décollement du ;
  • expulsion de l' ;
  • autre accident de méthode contraceptive ;
  • absence de contraception.

DIU au cuivre en urgence : comment ça fonctionne ?

Le dispositif intra-utérin (DIU) au cuivre est aussi appelé « stérilet ». C’est une contraception d’urgence efficace dans les cinq jours après le rapport à risque. Il se présente la plupart du temps sous la forme d’un « T ». Il mesure environ 3 cm de long. Il est en plastique avec un ou plusieurs manchons de cuivre.

DIU au cuivre en urgence : comment ça marche ?

Le DIU au cuivre a un effet spermicide, c’est-à-dire qu’il rend les spermatozoïdes inactifs. Il agit aussi sur la utérine en empêchant qu’un ovule fécondé se fixe dans l’.

Le DIU : la plus efficace des contraceptions d’urgence.
La pose d’un DIU au cuivre en urgence est considérée comme la méthode de contraception d'urgence la plus efficace en cas de rapport sexuel non ou mal protégé. Mais cette méthode nécessite de l’organisation : il faut prévoir deux rendez-vous en urgence auprès d’un professionnel de santé formé. 

DIU au cuivre en urgence : comment est-il posé ?

Le DIU au cuivre peut être posé jusqu’à cinq jours après le rapport sexuel non ou mal protégé.

  • Lors d’une première consultation, le professionnel de santé vous délivrera l’ordonnance du DIU. Le médecin généraliste, le ou la vérifieront qu’il n’y a pas de contre-indication et effectueront, si nécessaire, un dépistage des infections sexuellement transmissibles. 
  • Lors de la 2e consultation, le professionnel de santé évaluera la profondeur, la forme et la sensibilité de l’utérus avec une tige souple graduée. Il posera ensuite le DIU dans l’utérus. Sa pose est très rapide, elle dure environ 2 minutes. Si vous avez moins de 26 ans, vous n’avez pas à payer pour le DIU et sa pose. L’insertion d’un DIU est peu ou pas douloureuse.

Bon à savoir : deux heures avant la pose du DIU, la prise d’un antidouleur est recommandée, notamment pour les personnes qui n’ont jamais eu de grossesse.

DIU au cuivre en urgence : c’est efficace ? 

Le DIU au cuivre est considéré comme la méthode de contraception d’urgence la plus efficace en cas de rapport sexuel non ou mal protégé.

DIU au cuivre en urgence : c’est quoi les inconvénients ?

La pose du DIU peut entraîner :

  • de légères pertes de sang ;
  • des règles plus abondantes ou plus longues surtout les premiers mois ;
  • des douleurs du bas-ventre pendant quelques jours.

Si cette méthode est très efficace, elle nécessite une certaine organisation : il faut prévoir deux rendez-vous en urgence auprès d’un professionnel de santé formé. 

DIU au cuivre en urgence : qui peut se le faire poser ?

La majorité des personnes peuvent utiliser un DIU au cuivre comme contraception d’urgence. 

Bon à savoir : il n'est pas nécessaire d'avoir déjà eu des enfants pour pouvoir se faire poser un DIU.

DIU au cuivre en urgence : comment se le procurer et à quel prix ?

L’achat du DIU au cuivre se fait en pharmacie. Il coûte environ 30 euros. Il est remboursé à 65 % par l’Assurance Maladie. Les personnes de moins de 26 ans peuvent l’obtenir sans payer.
Les professionnels de santé qui délivrent une ordonnance pour le DIU au cuivre sont :

  • le médecin généraliste ;
  • le médecin gynécologue ;
  • la sage-femme.

Ces professionnels de santé se trouvent en :

  • cabinet de ville ;
  • centre ou maison de santé ;
  • centre de santé sexuelle ;
  • établissement de santé (hôpital ou clinique).

Trouver un professionnel

DIU au cuivre en urgence : et si je suis déjà enceinte ?

La contraception d’urgence DIU au cuivre ne permet pas une bonne fixation de l’œuf dans l’utérus (nidation). Si une grossesse est déjà en cours, la pose du DIU peut provoquer l’expulsion de l’œuf lors du premier jour de nidation.

DIU au cuivre en urgence : combien de temps le garder ? 

L'avantage du DIU est qu’il est efficace en contraception régulière. Il doit être gardé au moins jusqu’au prochain cycle et peut être utilisé de cinq à dix ans.

DIU au cuivre en urgence : comment vérifier que la pose a fonctionné ? 

En cas de retard de règles de cinq à sept jours, il est conseillé de faire un test de grossesse.

Et si la contraception d’urgence ne marche pas ?
La contraception d’urgence n’est pas fiable à 100 %. Si vous observez un retard de règles et qu’une grossesse a lieu, différentes options s’offrent à vous :

  • si vous souhaitez poursuivre votre grossesse, vous pouvez consulter un professionnel de santé ;
  • si vous ne souhaitez pas poursuivre votre grossesse, vous pouvez avoir recours à l'interruption volontaire de grossesse (IVG) dans les délais légaux en France.